Édito
La question du handicap à l’école recouvre trois réalités : celle de la scolarisation des élèves handicapés, celle des personnels handicapés de l’Éducation nationale et celle des personnels AESH, médico-sociaux et des enseignant·es, CPE, AED qui travaillent auprès d’élèves handicapés.
Alors que le ministère de l’Éducation nationale a fait de l’école inclusive une vitrine de son action, cette brochure d’information syndicale a pour objectif de dresser un bilan de l’école inclusive et de réfléchir aux luttes qui la traversent. Qu’est-ce que l’école inclusive aujourd’hui ? Que devrait être une école réellement inclusive? En quoi les conditions de scolarisation des élèves et des étudiant·es handicapé·es conditionnent leur avenir professionnel ? Comment sont traité·es les personnels en situation de handicap au sein de l’Éducation nationale? Toutes ces questions nous conduisent à remettre en cause le validisme qui traverse la vie en société pour mieux le combattre.
De plus, pendant longtemps, l’institution a englobé sous le vocable « d’élèves à besoins éducatifs particuliers » les élèves handicapés, les élèves allophones et les élèves en grande difficulté scolaire en développant pour les accueillir au sein de l’école dans des classes spécifiques avec des enseignant·es spécialisé·es puis dans des dispositifs dits d’inclusion scolaire. Aujourd’hui l’inclusion scolaire fait davantage écho dans la politique ministérielle au handicap, laissant dans l’ombre les élèves allophones et les élèves en grande difficulté scolaire. On pourra toutefois penser, dans cette brochure, aux mécanismes communs à l’œuvre dans les dispositifs de scolarisation des élèves handicapés, des élèves allophones et des élèves en grande difficulté scolaire.
À SUD éducation et dans cette brochure, on utilise les termes de “personne en situation de handicap” ou de “personne handicapée”.
Sommaire
Dossier - Histoire d’une école pas vraiment inclusive :
- La problématique de la Troisième République
- Les filles et le système scolaire français : une intégration longue et laborieuse
- L’école de Jules Ferry : colonialiste et raciste
- Le développement de l’enseignement spécialisé
- Le défi d’une école vraiment inclusive
Depuis la loi de 2005 : quel changement ?
Dossier - Quelles revendications pour les personnes handicapées à l’école ?
- Interview de militant-e-s du CLHEE
- Retour sur la mobilisation pour l’école inclusive dans le 44
- Une école inclusive, qui pourrait être contre ?
- AESH : un accompagnement très précaire
- Étudiant·es et personnels en situation de handicap dans l’ESR
Dossier - Les personnels handicapés : droits et conditions de travail
- Droits des personnels en situation de handicap à l’Éducation nationale
- Conditions de travail des personnels en situation de handicap
Dossier - Précarité et handicap : de l’école au monde du travail
- Précarité et exploitation au travail
- L’école, antichambre de l’exploitation ?
En Italie, «inclusion» signifie économie, précarité et privatisation
Entretien avec le collectif handi-féministe des Dévalideuses
Dossier - Les dispositifs d’inclusion scolaire
Boite à outil
Nos revendications
NOS REVENDICATIONS
Pour l'inclusion
- des moyens pour accueillir et répondre aux besoins de tou·tes les élèves qu’importe leur situation scolaire, sociale, administrative, leur origine ou leur handicap… sur tout le territoire
- la création massive de postes d’AESH, de RASED, de personnels médico-sociaux, d’enseignant·es, de CPE et de personnels de Vie scolaire et d’interprètes
- la création d’un vrai statut de la Fonction publique d’éducateur·trice scolaire spécialisé·e pour les AESH
- la baisse des effectifs par classe
- une véritable formation initiale et continue à l’inclusion scolaire adaptée aux besoins des élèves et des personnels avec des temps de co-formation et de concertation pour tou·tes les personnels
- l’adaptation des bâtiments et du matériel scolaire
Pour les AESH
- la titularisation sans condition de concours, d’ancienneté ni de nationalité de tou·tes les AESH dans un corps de fonctionnaire par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire spécialisé·e
- l’augmentation des salaires avec une grille de progression salariale à l’ancienneté, un salaire minimum à 2200 euros bruts ( soit environ 1870 euros nets, primes et indemnités comprises)
- l’accès à la prime REP/REP+ au même titre que les autres personnels
- la reconnaissance d’un temps plein pour 24 heures d’accompagnement auxquelles s’ajoutent les heures connexes pour le travail de préparation, de suivi et de concertation
- l’abandon des PIAL et de la logique de mutualisation
- une véritable formation initiale et continue, sur temps de service
- la création de brigades de remplacement pour assurer le remplacement des collègues absent·es
- un droit à la mobilité, interacadémique et intra-académique