Compte-​rendu du groupe de travail carte scolaire du 15 décembre 2022

Jeudi 15 décembre 2022, s’est tenue la première réunion de concertation autour de la carte scolaire pour la rentrée 2023-2024 dans le premier degré. L’annonce gouvernementale sur les fermetures massives de postes dans le premier degré qui avait précédée cette réunion n’était pas de bonne augure.

Les services du rectorat, dirigés par la DASEN, ont confirmé aux organisations syndicales les fermetures de poste annoncées dans l’académie : 155 postes en moins.

Cette année, c’est donc au moins 100 classes qui seront fermées dans l’académie, soit 1/6ème des écoles concernées. Ceci alors même que dans les écoles nous constatons chaque jour les effets du manque de remplaçant·es !

Pour SUD, ces suppressions de poste sont inacceptables. Quant bien même les effectifs baissent dans l’académie, il est plus qu’urgent de conserver ces postes pour assurer un service de remplacement fonctionnel, ce qui n’est plus le cas depuis déjà plusieurs années, et pour améliorer la situation des RASED.

Face à notre contestation, la DASEN a répondu au syndicat qu’elle n’était là que pour appliquer les décisions gouvernementales. SUD maintient qu’il est de la responsabilité de la DASEN de maintenir un service public de qualité, ce qui passe nécessairement par la reconstitution d’un corps de remplaçant·es suffisant et par un renforcement des RASED plutôt que faire de nouvelles économies.

Seuils de fermeture et d’ouverture de classe

Le rectorat a confirmé prendre en compte les situations de toutes les écoles pour le calcul des effectifs seuil avant fermeture : classes dédoublées, ULIS, UPE2A, etc. À la demande de SUD, la DASEN a précisé les seuils utilisés pour le calcul des ouvertures/fermetures de classe :

  • CP/CE1 dédoublés : maximum 12 élèves par classe ;
  • GS dédoublés : maximum 15 élèves par classe ;
  • CE2/CM1/CM2 en REP/REP+ : maximum 24 élèves par classe ;
  • Effectifs de 30 maximum hors EP.

Alors même que les études convergent (7 études sur 9 en ce sens recensées en septembre 2017 par l’institut des politiques publiques) pour montrer que la réduction du nombre d’élèves par classe est un des facteurs majeurs qui permet de faire progresser les élèves, ces décisions comptables si elles s’appliquent seront lourdes de conséquences en matière de justice sociale. En effet, parmi ces études, celles qui se sont intéressées à mesurer les effets de la taille des classes en fonction de sous populations d’élèves suggèrent que la diminution des effectifs a des effets bénéfiques deux fois plus élevés parmi les enfants issu·es des classes sociales économiquement défavorisées et culturellement minoré·es. Par ailleurs, alors même que l’enquête de la DEPP sur l’éducation en Europe montre qu’à l’école primaire la France détient l’un des pires taux d’encadrement (nombre d’élèves par enseignant·e), augmenter le nombre d’élèves par classe en cycle 3 ne pourra avoir qu’un effet délétère sur nos conditions de travail, la situation étant déjà assez catastrophique de ce côté là dans plusieurs écoles parisiennes.

Afin sans doute de garder une marge de négociation et de sauver les apparences du dialogue social et de l’intérêt des élèves comme seules boussoles, les services de la DASEN réaffirment qu’il n’y aura pas de fermeture de classe si une fermeture implique des classes surchargées ou ne pouvant plus accueillir d’élèves après fermeture. « On se garde de la marge pour accueillir en cours d’année. ».
Pour autant, les méthodes qui seront utilisés pour le calcul des effectifs prévisionnels ne sont pas claires et laissent à penser que les remontées de terrain n’auront que peu de poids dans la balance. L’avis des IEN reste la règle, ce qui est problématique quand on sait à quel point leurs prévisions sont en deçà des remontées des directeurs et directrices.

Si vous pensez être concerné·es par ces futures fermetures de classe et que vous souhaitez être accompagné·es par SUD éducation Paris, contactez-nous dès à présent. Le nombre d’élèves par classe étant à la fois un facteur de progrès pour les élèves et d’amélioration des conditions de travail pour les enseignant·es, le combat mérite d’être mené comme tout combat relevant de près ou de loin avec la notion de justice sociale !

Voir aussi :

1500 nouvelles suppressions de postes à la rentrée 2023 : stop !