Darmanin fait la guerre aux étranger·es, ne laissons pas faire !

Communiqué de SUD éducation Paris

Le ministre de l’intérieur accentue la répression envers les étranger·es avec la publication d’une circulaire le 17 novembre dernier, relative à l’exécution des OQTF et l’augmentation du nombre de places en centre de rétention. Jusqu’à présent, seules les personnes présentant une menace pour l’ordre public, étaient concernées par des mesures renforcées d’éloignement. Cette notion suffisamment vague pour ratisser large parmi les étranger·es était déjà fort contestable et contestée par les défenseur·euses des droits humains. Mais, en période de crise économique et sociale, les étranger·es ont toujours été les boucs émissaires idéaux·ales, et dans cette logique, pour faire oublier aux citoyen·nes que leurs conditions de vie vont inexorablement se dégrader, il s’agit d’aller toujours plus loin dans la fabrication d’ennemi·es imaginaires. Ainsi, le ministre Darmanin exige par une circulaire et « sans attendre les nouvelles évolutions législatives », que tou·tes les étranger·es soumis·es à une OQTF (obligation de quitter le territoire français) soient traqué·es, pour, écrit-il, « améliorer les résultats ».

Cette volonté politique de mettre en place une « véritable police du séjour » aura pour conséquence, entre autres, de prendre des OQTF à l’encontre de tou·tes les étranger·es en situation irrégulière, en dehors même de toute notion de menace pour l’ordre public. Parmi les autres injonctions, on trouve notamment l’inscription des personnes faisant l’objet de mesures d’éloignement au fichier des personnes recherchées, l’interdiction de retour autant que possible, l’assignation à résidence, la suspension des droits sociaux, la non prise en charge par l’hébergement d’urgence, l’augmentation des capacités de rétention.

Les injonctions données par le ministre sont d’une violence inouïe à l’égard de personnes cherchant en France de meilleures conditions de vie pour elleux et leur famille, parvenu·es jusqu’ici parfois au péril de leur vie, avec les parcours migratoires que l’on connaît, déjà souvent victimes de maltraitances.

En tant que personnels de l’éducation, nous ne pouvons rester indifférent·es à l’annonce de ces mesures. Ce que nous n’hésitons pas à qualifier de véritable plan de persécution des étranger-ères concerne certain·es de nos élèves/étudiant·es et leur famille. En tant que personnels d’éducation nous devons donc nous opposer à toute mesure qui mettrait en péril la scolarité des jeunes que nous accueillons et leurs droits à un présent et un avenir heureux. Mais, plus largement la chasse aux étranger·es et la politique du bouc-émissaire sont de vieilles recettes réactionnaires qui plusieurs fois dans l’histoire et le monde ont abouti à des conséquences désastreuses. Elles doivent être combattues à la fois sur le terrain idéologique et partout où nous sommes, dans nos établissements et nos quartiers.

SUD éducation Paris dénonce les mesures violentes et inhumaines à l’égard des étranger-es prises par le ministre de l’intérieur et revendique la régularisation de tou·tes les personnes dites sans-papiers et la fermeture des centres de rétention.

Liberté de circulation et d’installation !


LOI IMMIGRATION : À QUI PROFITE LA PEUR ? DES MOYENS POUR ACCUEILLIR LES MIGRANT-ES PAS POUR LES CRIMINALISER !

Communiqué de l'Union syndicale Solidaires

Le gouvernement vient de lancer de soi-disant consultations et des débats sur une énième loi sur l’asile et l’immigration (la 28ème depuis 1986, la seconde d’un gouvernement Macron) et à mesure que celle-ci se précise, nos craintes et notre opposition se renforcent. Le ressort unique, celui de la xénophobie, le rejet et de la peur de l’étranger, permet de faire des immigré·es des boucs émissaires faciles.

Les exilé·es fuient la guerre, la misère ou les crises écologiques, conséquences d'années de politiques néolibérales au profit des gouvernements et des entreprises capitalistes et colonialistes.

Le but de cette énième loi ne fait aucun doute : accueillir le moins possible, réprimer et expulser le plus grand nombre. Rien de bien nouveau : trier les sans-papiers, les considérer comme de la main d’œuvre, corvéable à merci par les patrons, avec une nouvelle carte, annuelle, des plus précaires, les cantonnant dans les métiers dits sous tension, sans possibilité de changer de secteur d'activité. De plus, une frange de population sans papiers ne serait ni régularisable ni expulsable, maintenue sous OQTF et sous IRTF pendant non plus 1 mais 3 ans. Cela les mettrait encore plus longtemps à la merci des prédateurs patronaux en mal d'exploitation. Pour les autres, celles et ceux qui sont en situation régulière, on leur demandera de prouver qu'ils et elles sont "intégré·es" avant de leur concéder une carte de séjour pérenne pour vivre et travailler sereinement et dignement : une carte pluriannuelle voire une carte de résident.

En citant Jacques Bainville, figure antisémite de l’Action Française, ou en assimilant délinquance et immigration, le ministre Darmanin ne fait que donner des gages à l'extrême droite. Le débat se tient dans un contexte nauséabond avec une extrême droite très présente dans les débats et dont les propos et les mensonges sont distillées sans complexe par des médias, et en premier lieu par ceux du milliardaire Bolloré. Cette parole décomplexée libère, depuis de trop nombreux mois, les groupuscules d’extrême droite qui attaquent dans de nombreuses villes les mobilisations unitaires et les organisations syndicales ou politiques sans aucune retenue.

Ce monde-là, nous n'en voulons pas.

Le gouvernement ne veut pas entendre nos revendications d’accueil immédiat et sans condition des exilé·es. Nos camarades sans-papiers des trois piquets de grève de DPD, Chronopost et RSI depuis un an le savent bien. Par leur combat, avec l'arme de la grève, ils démontrent comment un système capitaliste ne peut fonctionner qu'avec une main d’œuvre qu'il espérait corvéable à merci. Ils démontrent, avec ténacité et courage, leur volonté d'obtenir le droit légitime de vivre pleinement sur le territoire. Il est plus que temps d'accéder à leur demande de régularisation !

Le 6 décembre, durant le premier débat à l’Assemblée Nationale, une première riposte unitaire s’est mise en place, avec des collectifs de sans-papiers, des associations, des ONG et Solidaires en interpellant les député·es qui ont bien voulu nous rencontrer, puis avec un rassemblement massif et festif.

Cette riposte doit se poursuivre et s'étendre. C’est ce que nous construisons avec la Marche des Solidarités avec des mobilisations qui auront lieu partout sur le territoire le 18 décembre pour la journée internationale pour les droits des migrantes et des migrants. A Paris la manifestation partira à 11h de Porte de la Chapelle.

Solidaires continuera partout à dénoncer cette politique de l'immigration jetable, et appelle à construire un cadre unitaire large pour revendiquer haut et fort, toutes et tous ensemble, la liberté de circulation et d'installation avec une véritable politique d'accueil.

POUR GAGNER, LA RIPOSTE DOIT S’AMPLIFIER !

Journée internationale des migrant·es : manifestation à 11h porte de la Chapelle