Job-​dating : face à la machine à précaire en marche, serrons nous les coudes !

Aujourd'hui, le mercredi 15 juin, nous sommes allés·es distribuer le tract ci-dessous devant la Sorbonne aux candidat·es du job-dating organisé par le rectorat de Paris pour gérer la pénurie générée par la politique du ministère de l’Éducation Nationale et du gouvernement en général. Après un recrutement en ligne, place aux entretiens express pour recruter des précaires qui seront placés sans formation devant élèves.

Job-dating : face à la machine à précaire en marche, serrons nous les coudes !

Pour pallier le manque d'enseignants à la rentrée, plutôt que d’améliorer les conditions de travail et les salaires, l’Éducation nationale préfère augmenter la précarité.

De multiples raisons expliquent la crise du recrutement dans l’Éducation nationale à Paris :

  • salaires qui placent les personnels en précarité face à l’augmentation du coût de la vie ;
  • destruction des rased et des services médico-sociaux qui touchent les élèves les plus en difficulté et occasionnent des retards de prise en charge qui pérennisent les difficultés scolaires et les transforment en troubles ;
  • manque des moyens pour l’inclusion des élèves à besoins particuliers et notamment des élèves en situation de handicap. Beaucoup d’enseignant·es se retrouvent dans une situation de culpabilité face à des élèves qu’ils et elles ne savent pas comment aider par manque de formation mais aussi par manque de personnel spécialisé ;
  • augmentation du poids d’une hiérarchie qui instaure un climat de surveillance pour transformer les enseignant·es en exécutant·es de tâches qui ne correspondent plus au métier choisi et sont une insulte à nos capacités de réflexion ;
  • ambiance délétère avec la culture de l’ évaluation et de la mise en concurrence des établissements ;
  • épuisement émotionnel face aux situations de plus en plus complexes d’élèves dont les familles sont touchées de plein fouet par la crise sociale ;
  • impossibilité de quitter l’académie ou d’obtenir des disponibilités ou des temps partiel sur autorisation ;
  • prof bashing permanent au plus haut sommet de l’État.

Notre rôle en tant que syndicat est d’agir pour à la fois améliorer les conditions de travail et de vie des personnels d’éducation et pour une transformation sociale allant vers un monde plus égalitaire et non excluant. Mais nous sommes face à une réalité : la rentrée scolaire prochaine ne pourra se faire qu‘au prix de l’embauche de centaines de personnels précaires non-formés ni même préparés à favoriser la transmission de savoirs et compétences et à gérer au quotidien cette formidable aventure collective qu’est une classe.

Face à cela il ne s’agit pas de jouer la carte du tou·tes contre tou·tes et des titulaires contre les contractuel·les.

Les personnels contractuels sont moins bien protégés face à une administration trop souvent maltraitante. Les personnels contractuels sont jetables et l’administration les espère plus malléables et flexibles.

Les personnels contractuels ne sont pas formés et risquent de se retrouver en difficulté face à des situations de classe, à des élèves et des parents.

En tant que syndicat, nous n’accepterons pas que le personnel précaire soit considéré comme étant de seconde zone.

Une formation digne de ce nom et effectuée sur temps scolaire, un protocole d’accompagnement bienveillant, des postes protégés, une titularisation pour celles et ceux qui le demandent c’est ce que nous voulons pour celles et ceux qui vont être nos nouveaux·elles collègues !

Parallèlement, nous continuerons de nous battre pour une amélioration des conditions de travail et de rémunérations pour tou·tes et pour des moyens permettant d’assurer un service public de qualité pour tou·tes les élèves !

 


Voir aussi :

Crise du recrutement pour la rentrée 2022 : près de 270 contractuel·les prévu·es dans les écoles parisiennes en septembre. Du jamais vu !