Depuis la rentrée scolaire, les communications ministérielles mettent en avant les « améliorations » dans l’accès de tou·tes les élèves à l’école : acte II de l’école inclusive, réforme du lycée professionnel, égalité des chances et bien-être des élèves (programme Phare…), nouvelle 6ème pour accentuer le renforcement des savoirs dits « fondamentaux »…
Mais sur le terrain, les équipes enseignantes constatent des désorganisations graves, des manques de moyens, qui altèrent de manière inquiétante l’accès pour toutes et tous à l’école :
- les milliers de lycéen·nes sans affectation,
- les enfants en situation de grande précarité et sans accès à l'école,
- les élèves mineur·es étranger·ères en attente de scolarisation,
- les élèves ultra-marin-es non scolarisé·es aux Antilles, en Guyane, à Mayotte.
Acte II de l’école inclusive, le compte n’y est pas !
En cette rentrée 2023, le ministère de l'Éducation nationale se targue de débloquer des moyens inédits pour la scolarisation des élèves en situation de handicap avec la création 6 500 postes d’AESH supplémentaires et des mesures de revalorisation, l’ouverture de 37 unités d’enseignement maternelle autisme (UEMA), de 44 unités d’enseignement élémentaire autisme (UEEA) et de 29 dispositifs d’auto-régulation (DAR), la création de 25 postes de professeurs ressources troubles du neurodéveloppement (TND) et une nouvelle mission proposée aux professeurs dans le cadre du Pacte enseignant.
Pour SUD éducation, les effets d'annonce du ministère cachent les réalités de terrain des collègues, des élèves et de leurs familles pour qui l'inclusion et le droit à la scolarisation restent un combat quotidien.
Depuis la rentrée scolaire, les constats remontés par les équipes pédagogiques sont sans appel : manque de personnels AESH, manque de places dans les dispositifs existants (écoles, médico-social...), difficultés/refus d'accès au temps périscolaires (cantine, centres de loisirs...), manque de formation des personnels (enseignant-es et non enseignant-es), difficultés de mise en place d'aménagements pédagogiques dans des classes déjà surchargées, manque de matériel adapté, inaccessibilité de certains bâtis scolaires...
Du côté des familles, des centaines de témoignages ont été publiés dans la presse, révélant un nombre considérable d'élèves sans scolarisation aucune ou avec des scolarisations partielles, les obligeant à rester chez elles et eux, ce qui accentue la charge parentale, que l'on sait majoritairement reposer sur les épaules des femmes.
SUD éducation dénonce cette situation depuis des années. La mise en application du droit pour tou·tes les élèves de nos territoires reste une lutte essentielle à mener au sein de notre système éducatif.
Nous le répétons encore : sans moyens, l'école inclusive n'est qu'un slogan !
SUD éducation revendique :
- des moyens pour accueillir et répondre aux besoins de tous-tes les élèves qu’importe leur situation scolaires, sociales, administrative, leur origine ou leur handicap… sur tout le territoire,
- la création massive de postes d’AESH, de RASED, de personnels médico-sociaux, d’enseignant-es, de CPE et de personnels de Vie scolaire et d’interprètes,
- la création d’un vrai statut de la Fonction publique d’éducateur-trice scolaire spécialisé-e pour les AESH,
- la baisse des effectifs par classe,
- une véritable formation initiale et continue à l’inclusion scolaire adaptée aux besoins des élèves et des personnels avec des temps de co-formation et de concertation pour tous-tes les personnels,
- l’adaptation des bâtiments et du matériel scolaire.
- du temps de concertation hebdomadaire institutionnalisé et consacré à l'inclusion des élèves à besoins spécifiques à accueillir.