Concours de recrutement des enseignant·es : l’effondrement !

CRPE 2022 : l’effondrement du recrutement !

Le 13 mai 2022, tous les derniers résultats de l’admissibilité au concours de recrutement des professeur·es des écoles (CRPE) sont tombés et le bilan est sans appel : dans le premier degré comme dans le second degré, la dégradation des conditions de travail, la stagnation des salaires en dépit de l’inflation et le mépris ministériel découragent les candidat·es et vident les salles des concours.

Les chiffres parlent d’eux mêmes : dans l’académie de Créteil, pour 1079 postes offerts au concours, il n’y a que 521 personnes admissibles. Même si toutes ces personnes admissibles étaient finalement admises, le taux de recrutement serait de moins de 50 %.

Dans l’académie de Versailles, c’est encore pire avec 484 admissibles pour 1430 postes : seul un tiers des postes offerts au concours pourra donc être pourvu dans le meilleur des cas.

 

À Paris, alors que 219 postes étaient offerts au concours, seul·es 180 personnes sont admissibles.

Si la situation n’est pas aussi catastrophique dans toutes les académies, l’état des lieux n’en demeure pas moins alarmant puisque, au total, si toutes les personnes admissibles dans toutes les académies étaient déclarées admises (ce qui est impossible), il manquerait 1730 postes au niveau national dans le premier degré. La seule solution, pour les académies, sera de recruter toutes les personnes sur les listes complémentaires puis de recruter à tour de bras des contractuel·les qui ne bénéficieront ni de la même formation ni des mêmes droit.

Pour SUD éducation, cet effondrement du recrutement est la conséquence directe du mauvais traitement infligé aux personnels de l’éducation depuis 5 ans. Face à cette crise, il faut un plan d’urgence à même de redonner envie de devenir enseignant·e.

SUD Éducation revendique :

  • une augmentation générale et conséquente des salaires
  • la titularisation sans condition de tous les professeur·es contractuel·les
  • le retour à un concours de recrutement à bac+3, suivi de 2 années de formation rémunérées et validées par l’attribution d’un Master pour toute·s les professeur·es des écoles.

Télécharger ce communiqué au format pdf : CRPE-2022-leffondrement-du-recrutement

Après 5 ans de prof-bashing, le métier n’attire plus

Alors que 1 035 postes ont été ouverts au Capes de mathématiques, seuls 816 candidat·es sont admissibles, selon les résultats parus sur Publinet le 10 mai 2022. Au Capes d’allemand, seuls 83 candidat·es sont admissibles pour 215 postes ouverts, poursuivant le déficit de postes pourvus dans cette discipline ces dernières années.

La situation sera tendue alors qu’il y avait un déficit important de postes dans ces deux matières l’an dernier et que Jean-Michel Blanquer a annoncé l’ajout d’1h30 de maths au tronc commun de première générale à la rentrée 2022.

Les résultats des autres concours comme les Capes et les CAPLP pour lesquels les résultats ont été publiés soulignent cette tendance. Pour plusieurs sessions de ces concours, il y a à l’issue des épreuves écrites, avant même les épreuves orales, moins d’admissibles que de postes ouverts aux concours.

De même pour certains Capet (éco-gestion option comptabilité et finance et toutes les options de SII notamment) et CAPLP (comme Arts appliqués option design ou Biotechnologies option santé – environnement) dont les postes, l’an dernier, n’ont pas non plus été tous pourvus.

On voit bien ce que voulait cacher Jean-Michel Blanquer en ne publiant pas le nombre de postes mis au concours. C’est le résultat de sa politique et de celle des gouvernements précédents, notamment avec la perte de pouvoir d’achat de 30 % au cours des 25 dernières années, la dégradation des conditions de travail, la multiplication des tâches, l’augmentation généralisée des effectifs à tous les niveaux d’enseignement, la perte de sens du métier nous obligeant au tri social des élèves plutôt qu’à leur émancipation, une entrée dans le métier de plus en plus précaire.

SUD Éducation revendique :

  • une augmentation générale et conséquente des salaires ;
  • la titularisation sans condition de tou·tes les professeur·es contractuel·les ;
  • le prérecrutement des enseignant·es avec une formation en tant que fonctionnaire stagiaire ;
  • l’abrogation des réformes du baccalauréat, des lycées, de Parcoursup, de la loi rétrograde dite “pour l’école de la confiance”.